Au Danemark, aussi les prospecteurs sont reconnus !
N’en déplaise à l’Happah, il n’y a pas qu’en Angleterre que le partenariat prospecteurs-archéologues se révèle gagnant-gagnant. Le Danemark offre un exemple certes moins connu mais tout aussi intéressant. Grâce aux prospecteurs le nombre de sites, trouvailles et informations a augmenté de manière exponentielle ces 30 dernières années. Cet article de 2013 d’une vingtaine de pages rédigé par le département de la culture d’une université danoise et paru dans le Journal Européen de l’Archéologie dresse un tableau réaliste de l’apport des prospecteurs au Danemark. Il encourage même le peu de pays qui interdisent notre loisir à revoir leur copie. Les archéologues français ont forcément entendu parler des exemples danois et anglais. Que dire aussi de certains “landers” en Allemagne qui se servent des prospecteurs en leur accordant un véritable statut. Il est temps de mettre en avant cet étonnant modèle danois. Le texte est hélas en Anglais, mais il vaut le coup, voilà pourquoi nous allons vous en proposer un résumé en français (fichier PDF, cliquez sur le lien ci-dessous) :
L’apport positif des prospecteurs au Danemark (fichier PDF)
Depuis le début des années 80, la prospection à l’aide de détecteurs de métaux par des archéologues amateurs a significativement contribué à la recherche archéologique et aux pratiques du patrimoine au Danemark. La détection des métaux a toujours été légale dans ce pays, et les intervenants officiels poursuivent un modèle libéral qui se focalise sur la coopération et l’inclusion plutôt que sur la confrontation et la criminalisation. Aucune autre méthode de prospection depuis l’invention de la pelle n’a contribué plus à l’énorme augmentation de la quantité de données et de sites des périodes riches en métal. Pratiquement toutes les découvertes spectaculaires et révolutionnaires des dernières décades sont dues à des détecteurs de métaux dans les mains d’archéologues amateurs. Et ce sont justement ces découvertes et sites qui constituent aujourd’hui un des épicentres de la recherche archéologique. Cet article fournit un aperçu de l’état actuel de l’archéologie libérale avec détecteurs de métaux au Danemark 30 ans après son début et essaie d’identifier les raisons pour lesquelles cet hobby populaire n’est jamais devenu le problème qu’il représente dans d’autres parties du monde. Pour conclure, on avance que le succès du modèle libéral danois est le résultat d’une interaction très complexe de facteurs législatifs, historiques, culturels et sociaux. Sur cette base on discute si l’expérience danoise peut être utilisée comme source d’inspiration dans la progression nécessaire vers un nouveau agenda législatif pour une archéologie avec détecteur de métaux responsable. Translation by Isabelle Gerges.