Les 2 textes de 2016 et 2017 qui impactent la pratique de la détection de loisir
1989 est une année qui joua un rôle majeur dans la reconnaissance de la détection de loisir . Le député Emmanuel Hamel précisait à ce titre dans le Journal Officiel du jeudi 19 octobre 1989 que:«Seule la détection archéologique est soumise à autorisation administrative. Le projet de loi préserve ainsi la liberté de la détection de loisir. S’il advenait que des juges soient saisis pour appliquer les sanctions prévues par ce projet de loi, je souhaite qu’ils se souviennent que ce dernier n’aura été voté qu’en fonction de cet élément important qui est contenu dans le rapport ».
Cette reconnaissance d’une détection non archéologique et donc non professionnelle a été appelée volontairement détection de loisir. Elle ne saurait remplacer le travail des archéologues qui sont les seuls professionnels habilités à pratiquer des fouilles. On l’appelle également parfois détection sportive ces dernières années. Depuis 1989 aucun texte n’avait remis en cause cette existence de détection de loisir.
20 ans plus tard nous avons enfin ce qu’est un bien pouvant intéresser l’archéologie !
En 2017 une circulaire* a précisé (enfin) ce qu’était un objet pouvant intéresser l’art l’archéologie ou l’histoire. A la page 7 de la fiche DACG Focus, en petite note bas de page, le lecteur attentif remarque la phrase: “Il s’agit des biens issus de la période antérieure au dernier quart du XIXème siècle et ceux liés aux deux guerres mondiales”.
Circulaire 2017 (voir page 7 en bas de page de la note DACG FOCUS)
La conséquence pour le prospecteur est que tout objet sorti à l’aide d’un détecteur de métaux, mais également avec un aimant, une battée d’orpaillage ou même sans outil (prospection visuelle) doit être déclaré s’il est antérieur à 1875 ou s’il est en lien avec l’une des deux Guerres Mondiales”. Ces déclarations peuvent se faire en ligne se faire en ligne sur le site de la DRAC de la région. Attention, bien que cela paraisse aberrant, si vous ne possédez pas d’autorisation de prospection écrite avec motif légal du propriétaire, vous ne pouvez pas déclarer ces objets sans risquer des conséquences légales tant les DRAC et les anti-UDM. Voilà pourquoi il est également conseillé dans la charte DETEXPERT dont nous sommes à l’origine de limiter ces publications de trouvailles sur les réseaux sociaux. Les mots “fortuits” et “à la billebaude” ne suffisent désormais plus à vous protéger de l’œil de Moscou (ou Sauron selon les générations) de l’anti-UDM ayant infiltré tous les groupes de détection.
Et l’état s’arrogea le droit de spoliation
L’autre grosse nouveauté réside dans la possibilité de préempter, c’est à dire de saisir, tout bien de cette période qu’il ait été trouvé par un détecteur ou non et ce sans contrepartie pour l’inventeur; le propriétaire quant à lui pourrait se voir indemnisé, cette dernière étant soumise à l’appréciation d’experts, et donc de la DRAC (CF fiche partie interlocuteurs de la fiche DACG focus). La date à retenir est 2016, car cela concerne les biens mobiliers trouvés sur des terrains acquis après 2016 et la promulgation de cette loi. Ceci est rendu possible par la modification du code du patrimoine. Rappelons que le Conseil Economique et Social s’était inquiété d’une telle loi, nous avions d’ailleurs rédigé un article à ce sujet : le CESE s’inquiète de la réforme du régime de découverte fortuite des “trésors” et de ses possibles effets néfastes (page 24) Avis CESE Avant-projet de loi relatif (fichier PDF)
LOI n° 2016-925 du 7 juillet 2016 (document intégral voir pages 21 et 22)
Conclusion: NON ces 2 textes n’ont pas tué la détection de loisir, ils ont même ouvert des perspectives !
Il n’est plus possible pour nos détracteurs de s’en prendre sans raison aux amateurs de détecteurs si ces derniers sont en conformité avec ces textes. Ils doivent posséder une autorisation de prospecter avec motif légal; nous vous conseillons vivement d’utiliser ce modèle d’autorisation.
Le flou concernant les termes “objets pouvant intéresser l’art, l’archéologie ou l’histoire” est enfin levée 20 ans après. Ils savent maintenant quels objets ils peuvent déclarer à savoir tous les biens immobiliers datant d’avant 1875 ou liés au 2 conflits mondiaux et ceci si les terrains ont été acquis par le propriétaire avant 2016.
Ceci protège également les organisateurs de rallyes à qui on ne saurait trop conseiller de se conformer à ces dispositions et ce même si ces rassemblements consistent en de simples jeux ou les jetons sont enterrés à faible profondeur.